L’oxygénothérapie consiste en l’administration d’oxygène à une concentration supérieure à la concentration de l’air ambiant (FIO2 > 21%) afin de maintenir une pression artérielle en oxygène (PAO2) supérieure à 60 mm Hg et/ou une saturation en oxygène de l’hémoglobine (SaO2) supérieure à 90%.
Quelques définitions utiles pour l’oxygenotherapie
Pression
C’est une force divisée par une surface. Elle peut s’exprimer par diverses unités (bar, mm Hg, mm H2O, Pascal, atmosphère…).
L’unité utilisée pour la compression des gaz en bouteille est le bar, qui correspond à 1 Kg/cm².
Gazométrie (analyse des gaz du sang)
Représente la mesure de la teneur en O2, en CO2 et du pH artériels. Les valeurs de référence sont :
PaO2 > 90 mm Hg
PaCO2 = 35 – 45 mm Hg
pH = 7,38 – 7,42
SaO2 = 95 – 98 %
Saturation en oxygène (SaO2)
Rapport entre l’hémoglobine oxygénée (HbO2) et la quantité totale de l’hémoglobine dans le sang.
SaO2 = HbO2 / Hb totale
Ou SaO2 = HbO2 / (RHb + HbO2)
La saturation de l’hémoglobine est complète quand elle a fixé 4 molécules d’O2.
L’hémoglobine non oxygénée est dite réduite (RHb).
La saturation en 02 s’exprime en %.
Hypoxémie
Est la baisse de la PaO2 en dessous des valeurs de référence.
L’hypoxémie se détermine par l’analyse des gaz du sang.
Hypoxémie = PaO2 < 60 mm Hg ou SaO2 < 90%
Capnie
L’hypercapnie représente une augmentation de PaCO2 au dessus des valeurs de référence. Cette augmentation de PaCO2 participe à l’augmentation de la ventilation et à l’essoufflement.
Les différents gaz médicaux
Gaz comprimés
Température critique inférieure à la température ambiante. Ils sont transportés et stockés à une pression supérieure à la pression atmosphérique, en général à 200 bars pour les gaz utilisés dans le domaine médical (oxygène).
Gaz liquéfiés à basse température ou cryogéniques
Gaz liquéfiés par abaissement de la température. Ils sont transportés et stockés dans des réservoirs limitant au maximum les entrées de chaleur (azote, hélium, oxygène).
Les différentes sources d’oxygène
Les propriétés chimiques de l’oxygenotherapie
L’oxygène est un gaz INCOLORE, INODORE et INSIPIDE (ne se détecte pas). C’est un comburant : il entretient la combustion donc il expose ainsi à des risques d’incendie et d’explosion. D’où des règles de sécurités drastiques.
Les risques liés à l'oxygène
Il existe trois types de risques liés à l’oxygène :
ceux dus à la propriété comburante de l’oxygène (quelle que soit la source),
ceux dus à la haute pression (bouteilles d’oxygène gazeux),
ceux dus à la basse température (oxygène liquide).
Les précautions générales consistent à :
ne pas mettre en présence un gaz comburant (O2) et des matières combustibles :
corps gras : attention aux mains sales, aux velléités d’entretien et de lubrification, à l’application de crèmes et pommades sur le visage des patients.
corps organiques : bois, papier, etc…
gaz combustibles : proscrire l’utilisation de bombes avec gaz propulseurs (laques,désodorisants, etc…), le stockage de propane ou de butane à proximité…
protéger des sources de chaleur ou d’ignition :
étincelles, flammes
cigarettes
stocker dans un local propre et aéré
Afin d’éviter l’accumulation du gaz dans les locaux et les atmosphères suroxygénées (inflammation des vêtements).
En outre, un réservoir d’oxygène liquide fuit en permanence, surveiller et éviter les éventuelles fuites.
Oxygénotherapie : Gaz sous haute pression
L’O2 en bouteille est comprimé sous une pression très élevée (200 bars), d’où des risques d’éclatement de la bouteille, d’inflammation du manodétendeur par échauffement lors de la détente, accompagnés de projection de matériel, de gaz ou de métal à haute température.
Les précautions générales consistent à :
lors du stockage
ne jamais stocker les bouteilles pleines près d’une source de chaleur
prendre toutes les précautions pour éviter les chocs et les chutes (ne pas stocker dans un
lieu de passage)
stocker les bouteilles présentes dans les véhicules dans les tubes prévus à cette usage
lors de la manipulation
vérifier que le robinet de la bouteille soit protégé par un chapeau
ne jamais ouvrir brutalement le robinet
ne jamais forcer le robinet pour l’ouvrir et ni l’ouvrir en butée
ne jamais soulever une bouteille par son robinet
ne jamais se placer face à la sortie du robinet, mais toujours du côté opposé au manodétendeur, derrière la bouteille et en retrait
ne pas exposer le patient ou vous-même au reflux gazeux
ne jamais procéder à plusieurs mises en pression successives du manodétendeur
ne pas serrer à la pince le manodétendeur
ne jamais utiliser une bouteille présentant un défaut d’étanchéité
Ne jamais tenter de réparer un matériel défectueux (robinet et/ou manodétendeur)
Oxygénotherapie : Gaz liquéfié
L’oxygène liquide et ses vapeurs sont à très basses températures (- 183°C) et entraînent des gelures (brûlures) graves par contact.
Les précautions générales consistent à :
éviter tout contact avec l’oxygène liquide, les vapeurs et les matériels à basse température (la base des portables après remplissage)
En cas de brûlures cryogénique, rincer à grande eau et consulter un médecin
se protéger le corps (yeux, mains) lors de tout remplissage cryogénique
éviter la saturation des vêtements par les vapeurs des gaz liquéfiés
maintenir les récipients cryogéniques en position verticale
ne pas utiliser de récipients dépourvus ou mauvais état de soupapes de sécurité
éviter l’accumulation des gaz froids dans les parties basses des locaux
Les effets bénéfiques de l’oxygénothérapie
Les effets bénéfiques :
restaure la gazométrie : en corrigeant l’hypoxémie
augmente l’espérance de vie (durée d’administration d’O2 > à 15h/j)
améliore la qualité de vie :
augmente la tolérance à l’effort
améliore les fonctions neuropsychologiques (mémoire, performances intellectuelles)
améliore la qualité du sommeil, avec atténuation ou disparition des troubles nocturnes du rythme cardiaque
diminution des réhospitalisations
augmentation du poids chez les patients initialement dénutris
diminution de l’hypertension coronarienne et des résistances pulmonaires, ou ralentissement de leur aggravation non prouvé
La posologie (Quantité de médicament prescrit dans le cadre d’un traitement)
Elle comporte deux facteurs :
le débit en litres par minute (L/min)
la durée quotidienne d’administration en nombre d’heures par jour (h/j)
Oxygénotherapie : Le débit
Une prescription médicale peut indiquer différents débits au cours d’une même journée. On distinguera le débit nocturne, le débit pendant la journée et le débit à l’effort.
Le respect du débit prescrit par le médecin prescripteur est essentiel.
Si un patient s’administre un débit inférieur à celui prescrit, il risque de manquer d’oxygène (hypoxémie) ; s’il s’administre un débit trop élevé, il risque de produire trop de dioxyde de carbone (hypercapnie).
Oxygénotherapie : La durée
Elle peut varier d’un patient à l’autre avec une grande amplitude
A l’effort : le patient s’administre de l’oxygène uniquement quand il fournit un effort (montée d’escaliers, coucher, marche…)
Jusqu’à 24h /24 : en continu
Le respect de la durée prescrite par le médecin prescripteur est essentiel.
En revanche, un patient qui dépasse le nombre d’heures prescrites ne court aucun risque.
Pour toute prescription (sauf « à l’effort »), il faut inclure la nuit dans la période d’administration (car c’est au cours de la nuit que les désaturations sont les plus sévères).
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